Monday, August 10, 2009

Radical reductionism, by Italo Calvino

"En me promenant le long de la Grande Perspective de notre ville, j'efface mentalement les éléments que j'ai décidé de ne pas prendre en considération. Je passe devant le siège d'un ministère, un palais à la façade surchargée de cariatides, colonnes, balustrades, moulures, corniches et métopes, et je ressens le besoin de la réduire à une surface lisse verticale, une lame de verre opaque, un diaphragme qui découpe l'espace sans faire obstacle à la vue. Même ainsi simplifiée, le palais continue de me peser dessus, de m'oppresser: je décide de l'abolir complètement; à sa place, un ciel couleur de lait plane sur la terre nue. J'efface de la même façon cinq ministères, trois banques et deux gratte-ciel, sièges de grandes sociétés. Le monde est si complexe, si embrouillé, si surchargé que pour y voir un peu clair il est nécessaire d'élaguer, d'élaguer."
Italo Calvino, Si par une nuit d'hiver un voyageur, Quelle histoire attend là-bas sa fin?

This reminds me of this quote by painter Georgia O'Keeffe:
"Nothing is less real than realism. It is only by selection, by elimination, by emphasis, that we get at the real meanings of things."

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