Saturday, May 24, 2008

Surprising optimistic vision of progress by a poet

Poets and the like are usually rather pessimistic with respect to the course of civilisation and see the Machine as a dangerous agent that alienates humans. Not Antoine de Saint-Exupéry, poet and pilot at the beginning of the intercontinental airmail adventure, who sees the course of progress as an improvement where the Machine little by little is perfected and nearly disappears to the view of humans:

"La machine elle-même, plus elle se perfectionne, plus elle s'efface derrière son rôle. Il semble que tout l'effort industriel de l'homme, tous ses calculs, toutes ses nuits de veille sur les épures, n'aboutissent, comme signes visibles, qu'à la seule simplicité, comme s'il fallait l'expérience de plusieurs générations pour dégager peu à peu la courbe d'une colonne, d'une carène, ou d'un fuselage d'avion, jusqu'à leur rendre la pureté élémentaire de la courbe d'un sein ou d'une épaule. Il semble que le travail des ingénieurs, des dessinateurs, des calculateurs du bureau d'études ne soit ainsi en apparence, que de polir et d'effacer, d'alléger ce raccord, d'équilibrer cette aile, jusqu'à ce qu'on la remarque plus, jusqu'à qu'il n'y ait plus une aile acrrochée à un fuselage, mais une forme parfaitement épanouie, enfin dégagée de sa gangue, une sorte d'ensemble spontané, mystérieusement lié, et de la même qualité que celle du poème. Il semble que la perfection soit atteinte non quand il n'y a plus rien à ajouter, mais quand il n'y a plus rien à retrancher. Au terme de son évolution, la machine se dissimule.

La perfection de l'invention confine ainsi à l'absence d'invention.
Et, de même que, dans l'instrument, toute mécanique apparente s'est peu à peu effacée et qu'il nous est livré un objet aussi naturel qu'un galet poli par la mer, il est également admirable que, dans son usage même, la machine peu à peu se fasse oublier."
Antoine de Saint-Exupéry, Terre des hommes, L'avion.

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