Monday, August 6, 2007

Combien de temps pour absorber toutes les connaissances humaines?

"En 1908, Remy de Gourmont me disait qu'en consacrant deux heures par jour à la lecture, à une lecture systématique, on épuiserait non seulement la Bibliothèque Nationale en moins de dix ans, mais encore qu'on aurait fait le tour de toutes les connaissances humaines, tellement les livres se répètent, les auteurs se copiant les uns les autres au point que des secteurs entiers de l'univers des imprimés sont inutiles et que des pans entiers du continent que forme cette immense bibliothèque avec ses millions et ses millions de volumes s'effondrent quand on y fait son trou avec l'entêtement et l'appétit d'un rat ou d'un ver intelligent!..."
Blaise Cendrars, L'homme foudroyé, Rhapsodies gitanes, Troisième rhapsodie: La grand'route

2 comments:

danielbroche said...

et hier je lisais que Google avait renoncé à indexer toute la connaissance du web
Pas assez d'electricité et de bande passante pour que cela soit possible vu la taille actuelle de la toile...

Cedric said...

Un petit calcul d'ordre de grandeur:
supposons qu'on lise une page par minute (ce qui est assez rapide, surtout pour les livres écrits petits ou compliqués).
En 10 ans à raison de 2 heures par jour cela ferait 120*365.25*10 = 438300 pages. En prenant une moyenne de 300 pages par livres, cela fait 1461 livres.
Est-ce tout ce qu'il y avait comme livres à la Bibliothèque Nationale en 1908 ?
En tout cas le propos ne tiendrait plus maintenant.
Je me sens toujours noyé dans la connaissance humaine lorsque je vais à la bibliothèque de mon université, et que je vois ces nombreuses rangées de livres réparties sur 5 étages.
Même dans ma spécialité assez restreinte d'océanographie physique, j'ai l'impression que consacrer ma vie à lire ne suffirait pas à lire tous les articles qui ont été écrits et qui continuent à être écrits chaque semaine sur ce sujet !

Par contre l'auteur à raison lorsqu'il dit qu'il y a énormément de redites et redondances, et mesurer la croissance de la connaissance humaine simplement au nombre de livres ou articles écrits, comme certains théoriciens de la croissance illimitée dans un monde fini le font, n'est pas une bonne méthode.